Aujourd'hui, je fais le choix d'écrire sur ma vision des choses :
"pourquoi j'ai choisi ce métier et surtout comment j'ai choisi de le pratiquer."
Quand on parle de diététicienne, on pense souvent femme, soit anorexique soit plutôt ronde d'après les dires de certains patients, en blouse blanche, cachée derrière son bureau avec une cargaison de chiffres, d'ordres et de bons conseils auxquels il vous faut à tous prix obéir sinon…..... Le régime ne fonctionnera pas car vous ne saurez pas prendre soin de vous, vous resterez « gros » si toutefois vous l'êtes et vous échouerez en beauté.
Nous avons souvent tendance à trop laisser de côté l'implication de la confiance, du respect et de l'amour de soi dans cette démarche.
En effet, si on ne s'aime pas, qu'on fasse 50 ou 90 kg, le problème reste le même. Plus on est confronté à l'échec, plus on se dévalorise et moins on s'aime donc moins on perd de poids (voir même plus on en prend!). Il m'arrive au cours des consultations d'entendre « de toutes façons, c'est voué à l'échec car je n'en suis pas capable », ou « j'ai trop peu de volonté pour y arriver » ou ce genre de phrases qui tendent à rabaisser encore une fois notre fort intérieur, qui, en fait, n'est que confronté à des solutions qui ne sont pas les siennes. Ces solutions non adaptées au corps et à l'esprit vont à l'encontre de l'intuition et donc du besoin naturel de la personne.
Les diét aiment-elles les chiffres ? Quels genres de chiffres ?
Le poids, la taille, l'imc, des calories, ….et des grammages : de nutriments à consommer ou à ne pas consommer doublés d'aliments à augmenter ou limiter. Ainsi, vous prendrez tous les matins 60 gr de pain avec 10 gr de beurre et 10 gr de confiture. Le midi alors ça sera 50 gr de féculents, 150 gr de légumes etc. etc.
Telle une ordonnance bien rédigée et devant être appliquée à la lettre afin d'attribuer le sésame de la restriction de quelques calories qui vous feront perdre les quelques grammes tant souhaités. Oui mais pour combien de temps ?
Finalement qui suis-je pour estimer voir même affirmer que vos besoins se résument à ces calculs posés sur une feuille ? Avons-nous tous les mêmes besoins ? Bien sûr que non me direz vous. Tout dépend si on est un homme ou une femme, notre poids, notre taille, si on fait du sport ou pas.... C'est vrai mais c'est loin d'être suffisant ! Chacun de nous à des besoins et des envies propres. Et oui les envies ça compte aussi ! L'alimentation reste un acte hédonique qui se doit d'apporter du plaisir d'une manière ou d'une autre et … le plaisir n'est pas le même pour tous.
Le problème pour moi se trouve dans le fait que toutes ces injonctions repoussent l'action de l'inné, ainsi on ne fait plus attention à nos sensations et seule la restriction intervient.
Personne, à part vous, ne peut affirmer si oui ou non vous avez froid et donc si vous avez besoin d'un pull ou pas . Pour l'alimentaire c'est la même chose … Personne ne peut affirmer que vous avez très faim au petit-déjeuner et qu'ainsi il faut vous « gaver » car on sait bien que « le petit-déjeuner est le repas le plus important de la journée ! » ... On est en droit de se demander si c'est vraiment le cas car peut-être n'avez-vous pas faim à ce moment-là.
La restriction cognitive, définie comme la maîtrise intellectuelle de l'alimentation dans le but de perdre du poids ou de ne pas en prendre, entraîne quelques aberrations dans le fonctionnement. La faim, comme le froid, ne devrait-elle pas être le seul et unique indicateur d'un besoin énergétique, quelle que soit l'heure et le moment de la journée ? Les régimes restrictifs (je ne parle pas du cas du traitement d'une pathologie), mènent à des comportements inadaptés comme manger sans avoir faim (on se force à manger alors qu'on cherche à perdre du poids …. intéressant comme concept!) et on s'affame à d'autres moments (alors qu'on a vraiment faim) dans le but d'attendre l'heure du repas.
Les régimes restrictifs ne fonctionnent pas car ils vont à l'encontre du fonctionnement du corps et du cerveau, or ces derniers finissent toujours par gagner (et heureusement...). Revenons à la source, au corps, à l'attention des sensations et faisons confiance... Ça marche !